1 - Odile Rebillard (née Jalot)

Je suis née en 1937. J’habite au Mesnil en Vallée, près de saint Florent le Vieil, dans le Maine-et-Loire. 

Après des études d’infirmière je me suis mariée en 1961 et me suis investie dans la vie paroissiale et communale (j’ai à mon actif quatre mandats dont trois d’adjoint dans une commune de 1500 habitants). Nous avons quatre enfants, huit petits-enfants et trois arrière-petits-enfants. 

Notre fille a eu un accident de voiture en 2006, elle est en état pauci-relationnel, hospitalisée à Angers. Nous vivons donc en double résidence, en appartement à Angers, et dans notre maison au Mesnil en Vallée. Je suis toujours heureuse de retrouver les anciennes du Sacré-Cœur lors de la réunion annuelle en Anjou.

A quelle époque étiez-vous élève à la Perverie ? 

Je suis rentrée en 1947 en classe de 7ème comme pensionnaire à la Perverie. 

Selon-vous qu’est-ce qui caractérisait cette époque ? 

Il y avait encore des restrictions alimentaires. Mais l’uniforme était porté de nouveau. J’arrivais sans angoisse rejoignant mes deux sœurs et une tante religieuse qui certainement a dû être très déçue de ne pas avoir une nièce susceptible d’avoir constamment le ruban rose, mérité quand on se distinguait par le travail et la discipline. Mes sœurs avaient ruban vert et ruban bleu. Moi c’était plutôt fantaisie et mouvement.

Certainement beaucoup avaient d’autres préoccupations pour leurs résultats scolaires, d’où la création de la filière Humanité féminine.

En quoi avoir été à la Perverie vous a aidée pour votre vie d’adulte ? 

J’ai l’impression qu’à l’époque la première priorité était le triptyque : bonnes manières, politesse, attention aux autres. Je l’ai enregistré et le vis encore.

Avez-vous une anecdote, un moment que vous n’avez pas oublié à partager avec nous ? 

Je trouvais très formateur le système du réfectoire où les ainées « responsables de table » se chargeaient de veiller à la tenue et l’appétit des plus jeunes. Question religion, je n’ai pas eu l’impression de bourrage de crâne mais de l’infinie tendresse du Sacré-Cœur. Ce qui me gênait était plutôt l’attitude de certaines mères ou élèves hautaines à l’égard des sœurs et de leur fonction. 

J’ai aussi un souvenir attendri des processions avec le lys et le voile blanc. On y chantonnait cet air : « Oh, oh… au lys de la vallée… » 

Quels sont selon vous les nouveaux défis que la Perverie doit relever ?

Maintenant je suis arrière-grand-mère et ne sais que souhaiter. Il y a tellement de sollicitations pour le sport et l’éducation artistique qu’il ne faudrait pas oublier l’éducation religieuse. Un bravo aussi pour la chorale. 

2 - Joëlle Morin (née Hibon)

Je suis née en 1938. Je me suis mariée en 1961 et j’ai habité 15 ans en Afrique Noire avec mon mari, plus précisément au Tchad, Centre Afrique et Gabon. Je suis mère de quatre enfants dont un est prieur des dominicains à Bordeaux. Les autres sont mariés et j’ai sept petits-enfants presque tous dans la vie active en France ou ailleurs. Parmi eux, deux sont déjà mariés et nous avons trois arrière-petits-enfants. J'habite actuellement Versailles. 

A quelle époque étiez-vous élève à la Perverie ? 

Après avoir été scolarisée en primaire au Sacré-Coeur de Paris, rue saint Dominique en 1944, 45 et 46, j’ai rejoint la Perverie pour y poursuivre ma scolarité de ma classe de 7ème à la classe Philosophie, soit de 1947 à juin 1955.

Selon-vous qu’est-ce qui caractérisait cette époque ? 

En dernière année, il n'y avait pas de classe de Mathélem mais seulement de Philosophie. 
Les classes étaient d'une petite vingtaine d'élèves et je crois que nous étions seulement neuf en Philosophie. 

Avez-vous une anecdote, un moment que vous n’avez pas oublié à partager avec nous ? 

La religieuse la plus écoutée était la mère de la Martinière. Tout était paisible et sans stress mais l'attribution des rubans roses, verts et bleus revêtait une grande importance.

Les pensionnaires étaient très impliquées. Les demi-pensionnaires, les plus nombreuses l'étaient moins et les externes (minoritaires) l'étaient encore moins. Je me souviens aussi qu’en 1952 le Sacré-Cœur avait fait un tableau vivant de Blanche de Castille impliquant quatre enfants. J’ai le souvenir que je représentais Blanche et mon frère un ange.